Chair enfance

L’humain porte sa chair d’enfance dont le corps a gardé des souvenirs. Certains sont conscients et d’autres demeurent inconscients. C’est par une visite de son passé, souvent impulsée par un mal existentiel naissant d’événements difficiles, de personnes bousculantes, d’expériences déstabilisantes, que le grisé du prisme de l’enfance évolue. Là où des questionnements fusent  par l’incompréhension de réactions émotionnelles inattendues. Ce chemin vers soi témoigne d’une volonté de prendre sa vie en main afin que cesse le sentiment de victimisation pour retrouver une liberté d’être.

Chacun emprunte le parcours juste pour lui mais lorsque la lumière éclaire les ombres, le cœur se déleste de vérités mensongères et s’ouvre davantage à l’amour. Certes, raviver le feu des ressentis déplaisants n’est guère aisé et demande du courage, pourtant, c’est grâce à la rencontre avec ce qui a été éprouvé en soi, en lien avec son histoire, qu’un retournement se fait dans le corps. De là, une transformation voit le jour. Ce changement se vérifie lorsque, face à des situations similaires, aucun mouvement intérieur ne se manifeste.

Au fil du cheminement, l’adulte réalise qu’en chérissant son enfance, le vécu abimé perd de son pouvoir car les plaies du cœur cessent progressivement de saigner. En devenant le parent aimant de son enfant en manque d’amour exprimé par le besoin de reconnaissance, de valorisation, de confiance, d’estime, de sécurité affective et tant d’autres, il ne subit plus les souvenirs douloureux de son passé mais incarne ce qu’il est naturellement.