Relever la tête
Relever la tête plutôt que rester le regard baissé vers le tumulte des pensées. Certes, ça demande un effort de supplanter un décor intérieur se dessinant au fil de prévisions chimériques, mais c’est une sortie assurée d’un emprisonnement en cours. La conscience de l’état intérieur permet d’observer ce qui se joue en soi et, par conséquent, d’en déjouer le scénario si on le veut bien. Et parfois, on ne peut pas. Alors, s’accorder ce temps nécessaire pour s’échapper d’un ressenti inconfortable. Accompagner ce mouvement intime est comme tenir la main de son enfant intérieur qui éprouve de la peine. Ouvrir son cœur à ce passage délicat fera qu’on en ressortira plus fort par la compréhension psychologique et spirituelle des enjeux égotiques.
La conscience permet de s’extraire de l’identification à ce qui se trame. La charge de l’expérience semble moins lourde parce qu' on admet qu’une part de soi est impactée et non la totalité de son être. Cette facette se manifestant par un ressenti émotionnel ressemble à cri d’alarme qu’au fonds de soi, un « quelque chose » appelle et demande à être pris en compte, sinon pour quelle raison le corps réagit-il ?
L’écoute du corps n’est pas une habitude et on résiste à ce qui n’est pas familier. Humainement, on fonctionne ainsi. Seule, une réflexion personnelle change les paramètres du conditionnement, transforme les croyances, bouleverse les certitudes... La lassitude de subir les événements pousse, également, la porte à des questionnements. Et que dire du peu d’estime de soi, si commun, provoquant la fuite car se rencontrer s’avère peu glorieux. On pense beaucoup, et très souvent à tort, au détriment de la vie qui gît intérieurement. Hors, le corps sait toujours ce que la tête a oublié. Il a la connaissance véritable par le souvenir mémorisé, là où le mental imagine ce qui l’arrange.
Être lucide avec soi exhorte à une vie équilibrée car, par une vision holistique, on se dépêtre plus aisément des tourments de l’ordinaire. Et, c’est dans la manière de considérer ce qui nous advient, que se perçoit l’embrassade du jour ou l’étreinte de la nuit.
Laurence Pellan