Le corps : gardien des mémoires

Le corps est le gardien des mémoires oubliées par la tête. Ces mémoires rappelant à l’être leur lecture à la survenue d’évènements désobligeants. C’est une marche sur ses terres d’antan où l’égo tente de faire diversion en trouvant des excuses pour éviter la rencontre avec les blessures. Celles-ci se réveillent lors de réactions. Des signaux du corps physique, émotionnel ou psychique alertent à leur manière ce qui, intérieurement, se montre disharmonieux. Libre arbitre d’entreprendre ce chemin vers soi, mais ce qui est évité, reviendra sous une forme plus dense, plus sollicitante, plus désagréable. Chacun fait comme il peut et comme il veut.

Celui qui choisit d’aller à la connaissance de lui-même trouvera les aides appropriées. Mais cela commence par l’écoute du corps qui est si souvent mené durement, sans trop de considération. Cela pointe une négligence, une estimation peu reluisante de soi, un manque de confiance, une non-reconnaissance de sa valeur et plus généralement, un désamour envers soi.

Qu’est-ce qui empêche de s’aimer ? la multitude de masques empruntés selon les circonstances et portés pour combler les croyances négatives à son sujet et ce, depuis la toute petite enfance et par ignorance de ce que l’être est par nature.

Le retour vers Soi répond à un appel intérieur. La conscience s’annonce l’éveilleuse de l’obscur en soi. Un chemin d’étapes où le courage, l’humilité et la volonté s’avèrent nécessaires. Nécessaires, non pas pour quêter un graal, mais pour soutenir les dépouillements, les effondrements, les déconstructions éprouvés par le corps.

Les prises de conscience évolutives amènent à la réalité d’un passé, qui bien souvent, était sous-évaluée. L’acquiescement à ce qui se dévoile passe par un oui à cette terre d’enfance en souffrance. C’est en cela que les mémoires commencent à se disloquer, où ce qui semblait une vérité confortant un sentiment de « bien-être » se révèle mensongère. Mais l’égo, perdant le contrôle de ses habitudes, sa zone de confort…jouera le diablotin pour tromper par crainte de perdre sa place. C’est comme une fin à un recevoir, illustrée souvent comme la nuit noire de l’égo. Et cette nuit se prolonge en fonction des résistances sachant que l’aube apparait toujours. Ces forces d’opposition s’apparentent à des peurs. Alors, la main tendue compatissante à son enfant intérieur accompagnera la sortie de l’ombre jusqu’à voir la lumière.

La Vie souhaite notre bien, et les expériences sont en fonction de la conscience. Ce à quoi chacun fait face est l’opportunité de croître, mûrir, pour pouvoir être davantage soi-même, en toute simplicité. Et cette humble humanité se manifeste grâce à l’apprentissage de l’amour de soi.