« Il n’est de véritable liberté si la paix avec son passé n’est pas instaurée ».
On a parfois le sentiment d’être en paix avec son histoire jusqu’à ce que des épreuves sollicitantes ébranlent profondément notre psyché. Ces avalanches sont telles des « mises à jour » sur des parts de soi jusque-là ensevelies, cachées, protégées, remisées dans le subconscient pour des raisons propres à chacun. Des aspects dont on ignorait même l’existence. Ces remontées déstabilisent, déroutent, surprennent, interloquent… pouvant provoquer des comportements en corrélation avec un état fragilisé. Par l’accueil et non le jugement, ces « travers » doivent être considérés avec bienveillance car, de manière rationnelle, peut-on s’accuser, se condamner concernant un fait alors même que sa cause n’était pas conscientisée ?
L’acceptation de ce qui se passe en soi en permettant les remontées émotionnelles, sans pour autant se laisser submerger, parait primordiale pour s’affranchir des poids du passé. A partir de l’instant où un mouvement intérieur désagréable se manifeste en soi, c’est l’émanation d’une disharmonie qu’il convient de regarder avec tolérance. Toute attitude perturbée est le signe d’un désordre interne. Toute réaction non maîtrisée lors d’un contexte particulier informe d’une blessure restée latente. Seules, la neutralité, l’équanimité témoignent d’un détachement (à ne pas confondre avec l’indifférence). Un détachement où émotions et ressentis gênants n’émergent.
L’extérieur, individus ou événements, propose un champ d’exploration afin de nous confronter à ce qui doit être éclairci, compris, corrigé, soigné, libéré, aligné en soi. Il n’est en rien responsable de ce qui se trame dans notre demeure.
La conscience évoluant, peu à peu les ombres fantomatiques qui nous hantaient et nous ligotaient, remontent à la surface, de manière brutale ou progressive en fonction des résistances, à l’image du brin d’herbe ployant gracieusement sous la bourrasque ou de l’arbre tombant brutalement face à la tempête.
Ainsi, en est-il des « mésaventures » ressemblant à des plongées abyssales. Toutefois, ces « immersions » ont pour vocation à dénouer des chaines rouillées pour s’en défaire définitivement. Et si des relents d’un cœur encore blessé persistent, comme l’amertume, la rancœur, la peine ou toute autre charge négative, alors le pardon offre une voie de guérison et de libération par excellence.
Encore une fois, tout est parfaitement orchestré envers chacun et chacune. La Vie n’amène pas les expériences dans le but d’amoindrir l’humain mais pour le libérer afin qu’il trouve la paix en son cœur.
Dans la Paix du Cœur
Entreposer ses valises usées par les voyages
Reprendre sa vie en main libéré des bagages
Une envie de marquer un point au bas d’une page
Mettant un terme à d’incessants verbiages.
Se poser au cœur de soi sans ambages
Observer dans le miroir son vrai visage
Epuré de traces de fards et autres maquillages
Une rencontre, un face à face qui dévisage.
Déposer ses anciennes histoires sans âge
Détachement d’un passé pour d’autres rivages
Explorer des contrées aux insolites paysages
Où s’offrent multiples voies de passage.
Composer sur un chemin sans balisage
Juste le cœur en guise de boussole sage
Avec Soi pour seul compagnon de guidage
Présence apaisante pour un heureux pèlerinage.
Laurence Pellan
Accompagnatrice psycho-spirituelle
Mandala réalisé lors d'un stage sur la Paix.