« Nombre de voyageurs marche à grands pas pensant aller plus vite, alors qu’un pèlerin a la certitude de faire un grand voyage à chaque petit pas ».
Le soleil éclaire la clairière, ne laissant aucune feuille dans l’ombre. La moindre particule composant l’ensemble est enluminée. Quand la lumière s’infiltre dans la conscience, cela inclut la globalité de l’être. Elle met en évidence, non seulement les qualités, les richesses, les atouts, les dons mais aussi les défauts, les imperfections, les ombres, les failles, c’est à dire ces pans que l’égo néglige à regarder, considérer, préférant, tout simplement, ignorer des aspects qui le dérange.
Lorsqu’on emprunte le chemin de la connaissance de soi, cela implique de voir nos parties « enfantines ». Celles qui, progressivement, ôtent leurs masques pour laisser place à l’Adulte. Par conséquent, celui-ci se doit d’agir en se responsabilisant davantage, par un comportement plus serein donc moins soumis aux émotions. Il parcourt sa route en prenant conscience de ses « déraillements » sans les cautionner mais en les accueillant avec équanimité.
Ainsi, au fil de ses pas, il apprend à s’observer. Il prend acte de ses forces et faiblesses en jonglant avec ses différentes facettes. Reconnaître que certaines brillent, tandis que d’autres semblent ternes témoigne d’une attitude humble. Il appartient à chacun de « lustrer » ce qui a besoin de l’être. Cette prise en charge prouve une autonomie, la fin d’une dépendance extérieure et démontre, aussi, une puissance intérieure accrue.
La conscience évoluant, elle est tel un jardin ensoleillé exposant harmonieusement toutes les fleurs y compris les bourgeons. Cela signifie qu’elle pointe des aspects plus subtils de la persona qui se cachaient, jusqu’alors, dans l’inconscient, ce grenier « mental » empoussiéré. Ces ombres se dévoilent en suivant, de manière symbolique, le processus de la maturation d’un fruit.
Aussi, celui qui craint d’aller dans les profondeurs de son être est un passant dans sa propre demeure. Il ne peut se connaître vraiment. Ceci dit, il n’est nullement besoin d’avancer trop rapidement, mais marcher pas à pas pour débusquer les ombres illusoires à la lumière de sa conscience.
Laurence Pellan
Accompagnatrice psycho-spirituelle