« L’être plonge dans les eaux troubles de son inconscient pour expirer les bulles de l’illusion. Il remonte à la surface libéré de ses confusions ».
L’être marche d’un pas incertain ne sachant où aller. Il est, tel le pèlerin, errant sur une route embrumée, déambulant avec son bâton pour seul appui. Le paysage désertique, agrémenté de quelques rocailles où poussent de frêles plantes, reflète le néant dans lequel l’être tente de se mouvoir.
Il s’est évertué à mettre en place des subterfuges pour colmater les failles lézardant ses murs protecteurs. Cela lui a permis de vivre correctement, autrement dit, d’avancer en perdant de vue ses souhaits les plus profonds, durant une période. Le chemin se poursuit arboré d’expériences inconfortables. Elles provoquent peut-être quelques chutes déstabilisantes, mais ont l’avantage de secouer l’être endormi dans son monde «chimérique».
Cependant, il réitère ses attitudes, auxquelles il s’accroche désespérément, jusqu’au jour où il ressent un épuisement total. La fatigue révèle un manque d’énergie physique, mentale, émotionnelle. Elle met l’être face à lui-même, tel un miroir reflétant une douloureuse impression, celle de passer à côté de sa vie. L’incohérence avouée, entre sa manière de se comporter et ses aspirations réelles, met en exergue ses malaises qu’il masquait jusqu’alors.
C’est un bouleversement total, certes très inconfortable, mais ô combien salutaire, car c’est à partir de cette confusion que l’être sort de cet état « limoneux » et découvre ainsi ses ressources intérieures jusque-là inexploitées. Toutes ces richesses, mises en évidence, lui dévoilent sa nouvelle voie, celle de l’accomplissement.
Laurence Pellan